Un article vient d’être publié dans la revue scientifique britannique « Nature Genetics », exposant les résultats d’une étude sur 300 tumeurs, dont les 2/3 provenaient de patients valaisans. « La participation des patients a été exemplaire, de même que celle des médecins qui nous ont fait confiance. Je les remercie vivement. Ils ont ainsi permis d’élargir les connaissances sur ce cancer de la peau qui les touche particulièrement dans notre région ensoleillée», souligne le Dr Parmentier.
Le cancer étudié était le carcinome basocellulaire, particulièrement fréquent chez les personnes âgées. De bon pronostic – à l’inverse du mélanome, cette tumeur ne donnant jamais lieu à des métastases – il ne requiert habituellement qu’un traitement chirurgical. Cependant, sa biologie est incomplètement connue. Pour d’autres cancers, les dernières techniques d’étude de l’ADN permettent désormais d’envisager de nouveaux traitements ; c’est cette approche qui a été réalisée pour les carcinomes basocellulaires. Cette recherche a duré 3 ans et a impliqué des collaborations avec des équipes suisses, européennes et américaines. « Même s’il reste encore beaucoup de travail de confirmation, nos résultats suggèrent de nouvelles cibles pour des traitements futurs. Actuellement, en dehors de la chirurgie, les carcinomes deviennent souvent résistants aux médicaments disponibles. Il y a peu, nous n’avions pas d’autres pistes de traitement, maintenant certaines pourraient être très prometteuses. Un jour, nous arriverons probablement à arrêter la croissance de ce cancer », précise le Dr Nikolaev.
Le Dr Parmentier s’intéresse depuis de nombreuses années aux cancers de peau. Il a initié ce projet peu après son arrivée en Valais. Les patients valaisans, très concernés par le carcinome basocellulaire, représentent une population idéale pour mener une telle étude. La rencontre avec le Prof. Antonarakis généticien genevois déjà expérimenté dans l’analyse de l’ADN en cancérologie a permis de mettre sur pied le projet. Celui-ci a obtenu le soutien financier de la Ligue Suisse contre le Cancer. Le Dr Parmentier ajoute : « La suite, c’est un dur labeur, avec des doutes, des déceptions et des satisfactions, mais au final, un travail reconnu internationalement qui ouvre la voie vers d’autres projets ! »
L’Hôpital du Valais avec son Unité de dermatologie basée à l’Hôpital de Sierre offre aux patients valaisans l’expertise en cancérologie cutanée. À la pointe en recherche d’une part, elle prend d’autre part en charge quotidiennement les cancers cutanés, tirant avantage d’interactions quotidiennes avec les autres départements impliqués (chirurgie plastique, radiothérapie, oncologie, pathologie). Les cas complexes et les récidives sont ainsi pris en charge de façon optimale. Une filière mélanome est organisée dans le Service d’oncologie du CHVR offrant un contact hebdomadaire avec la consultation spécialisée d’oncologie dermatologie du CHUV.