Anaïs Zutter, Infirmière en psychiatrie

Infirmière en psychiatrie à l’hôpital de Malévoz, Anaïs Zutter est entrée à l’Hôpital du Valais en automne 2012. «Ma mère travaillait dans un cabinet médical, mais ce domaine n’a pourtant jamais été une vocation pour moi. Cela m’intéressait, mais je n’étais pas trop branchée technique, biologie ou chimie», confie-t-elle.

Anaïs entame tout de même le cursus de l’école infirmière et trouve sa voie lors d’un stage en psychiatrie, au pavillon du Laurier, à Malévoz. «Après ce stage, j’étais certaine de mon choix». Au terme de ses études, la jeune Valaisanne de Nendaz postule à la Clinique romande de réadaptation de la Suva et également à l’Hôpital du Valais qui l’engage et lui fournit son premier «vrai» travail.
«Pour le début de ma carrière, je trouvais important de rester dans le canton», explique Anaïs. «Se réinventer une vie ailleurs aurait été un peu compliqué, passer des études à la vie professionnelle apporte déjà beaucoup de changements, je ne voulais pas en rajouter.» La taille de l’Hôpital du Valais lui a ainsi permis de trouver du travail dans son domaine de prédilection, tout en restant proche de sa famille et de ses amis. «De plus, j’ai été très bien accueillie et prise en charge à mon arrivée au pavillon du Châtaignier et aujourd’hui je travaille au sein d’une équipe très agréable. Je sais que je peux compter sur mes collègues en cas de besoin.»
Installée à Monthey, la jeune infirmière est notamment chargée de l’accueil et du suivi des patients tout au long de leur hospitalisation dans l’établissement. «Les journées passent vite, les situations sont toujours différentes et la personnalité du soignant joue un rôle très important. Il faut avoir s’adapter, parfois improviser, sans oublier que ce premier contact est primordial pour les patients.»
Si elle est encore jeune dans le métier, Anaïs n’en défend pas moins vivement sa profession, déplorant au passage que la psychiatrie souffre d’une image parfois négative.
«Déjà durant la formation d’infirmière, je trouve que la psychiatrie n’est pas suffisamment abordée. Et lorsqu’on nous en parle, c’est souvent d’une manière qui fait un peu peur. Pourtant, même aux urgences, on peut se retrouver avec un patient schizophrène qui s’est cassé une jambe…
Pour moi, il est autant important de pouvoir communiquer avec des personnes qui ont des souffrances psychiques que de réaliser des soins techniques.»
La vision populaire de la psychiatrie a tendance à rester négative et cela se ressent également au sein des autres services hospitaliers, dans lesquels les hôpitaux psychiatriques restent une «maison de fous
». «Il y en a», admet Anaïs. «Mais l’hôpital est aussi un endroit où ils ont le droit de ne pas être bien. Et on associe encore trop souvent la psychiatrie à l’asile, en oubliant que nous sommes avant tout dans un hôpital. Un hôpital ouvert, qui accueille énormément de patients souffrant également de dépression ou de “burnout”. Nous sommes là pour eux. Sans juger
personne.
»
Toutefois, la jeune infirmière note une amélioration de cette pensée collective et «espère sincèrement que la population continuera à apprivoiser cette discipline, car je pense qu’elle est un élément important au sein de notre société.»